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En Europe, les salons d'art contemporain s'épanouissent de plus en plus loin du modèle des méga-foires

Longtemps, on a reproché au milieu de l'art d'être concentré dans les capitales. Depuis quelques années cependant, des salons d’art contemporain se détachent de ce système et valorisent les territoires où ils s’implantent, tout en mettant la focale sur des artistes et galeries habituellement peu visibles au sein des grandes foires internationales.

Chaque année depuis dix ans, à la fin du mois d’août, le milieu de l’art se presse en direction de Marseille pour visiter le salon d’art contemporain Art-o-rama et son pendant pour les arts graphiques, Paréidolie. Comme la cité phocéenne, d’autres villes européennes ont, elles aussi, vu éclore leur salon : Milan, Rotterdam, Genève, Bordeaux ont respectivement créé Miart, Art Rotterdam – qui existe depuis plus de vingt ans –, Art Genève, BAD+ - cette dernière inaugurées en juillet 2022. À Milan, Miart se déroule, quant à lui, en même temps que la Milano Art Week, manifestation dédiée à l’art moderne et contemporain. Cette semaine-là, les institutions culturelles de la région, les collectionneurs et les professionnels du secteur se synchronisent et profitent de l’émulation artistique proposée par la ville. Ainsi, loin des grandes capitales, ces salons s’épanouissent autour de la découverte d’une région et sont particulièrement attentifs aux liens entre les arts plastiques et l’art de vivre.

   

Une marque mondiale

À l’ouest de l’Hexagone, la ville de Bordeaux ne fait pas exception avec BAD+ Art Fair. L’objectif du jeune salon : atteindre très vite un rayonnement européen et international. « Bordeaux est une marque mondiale, détaille Jean-Daniel Compain, fondateur et commissaire général de la foire. Elle est à deux heures de TGV de Paris et, tous les week- ends, des jets privés y atterrissent de toute l’Europe. » Et de continuer : « Pour réussir à implanter un salon hors de Paris, il faut réunir plusieurs conditions. Au-delà du choix de la localisation, il est nécessaire d’arriver à créer un lien fort avec les institutions sur place, s’assurer du soutien de la ville et des collectionneurs qui y sont établis ».

Dotée d’une économie dynamique et riche de ses vignobles d’exception connus dans le monde entier, celle qu’on surnommait un temps « La Belle Endormie » est également réputée pour son architecture XVIIIe siècle, son Opéra, ses nombreux musées… « L’art y est facile d’accès et les Bordelais soucieux qu’on vienne à eux », poursuit Jean-Daniel Compain.

   

Un salon à taille humaine

Avec la pandémie, les déplacements n’ont pas été facilités ces trois dernières années : beaucoup de voyages à l’international ont été empêchés et de nombreuses personnes ressentent désormais « une lassitude des grands événements, où on voit toujours les mêmes artistes et les mêmes galeries», précisent Jean-Daniel Compain et Adrien de Rochebouët, conseiller artistique et commissaire adjoint du salon, avant d’affirmer : « Il y a un réel besoin de salons à taille humaine, où les gens prennent le temps de se parler ».

Loin du modèle de la grand-messe de l’art contemporain Art Basel, ces salons européens privilégient la proximité, veulent montrer des artistes et des galeries peu représentés ailleurs« L’année dernière, sur la quarantaine de galeries présentes et pour sa première édition, BAD+ a accueilli plus de 10 pays étrangers, précise Adrien de Rochebouët. Nous souhaitons offrir un positionnement sur l’Europe du Sud, souvent sous-représentée dans les autres foires d’art contemporain ; ainsi, plus de 10 galeries espagnoles seront présentes cette année».

Nouveauté, ancrage et rayonnement : l’ambition de ces foires est rafraîchissante et gageons que d’autres villes européennes vont sauter le pas pour tenter de fédérer la scène artistique de leur territoire autour d’un salon.