Regard vers les USA
Cette année, la Ville de Bordeaux célèbre son soixantième anniversaire de jumelage avec Los Angeles. Un événement phare célébré aussi pendant BAD+ Bordeaux Art and Design, avec une exposition dédiée.
Montezuma’s Revenge
Jim Shaw est né en 1952 à Midland aux États-Unis.
Proche de la scène artistique néo conceptuelle californienne des années 1980, Jim Shaw partage avec Paul McCarthy et Mike Kelley le même désir d’explorer le versant obscur de la société américaine, s’initiant dès la fin des années 1970 à différents mediums (peinture, dessin, sculpture, vidéo, installation, performance…). Inspiré par des épisodes de sa propre vie et des symboles iconiques de la culture américaine, de l’histoire de l’art moderne ou encore des personnalités politiques ou médiatiques, la peinture de Jim Shaw oscille entre abstraction moderniste et hyperréalisme cinématique, imagerie de western et publicités des années 1950.
En 2003, Jim Shaw découvre avec sa femme Marnie un stock de vieilles toiles usées d’anciens décors de théâtre présentant l’iconographie typiquement américaine d’une ville abandonnée du Far West. Le centre de la toile est percé d’un trou d’où surgissent des dizaines de motifs dorés qui colonisent sur fond rose une amibe géante d’où s’échappe vingt arcs de cercle dessinant un sphincter géant. Chaque arc se compose de treize images parmi lesquelles se retrouvent des glyphes mayas, des plantes hallucinogènes, des gourous millénaristes, des charlatans, des ennemis jurés des États-Unis et divers scénarii de fin du monde. Montezuma’s revenge est né d’un souvenir de voyage au Mexique durant lequel Jim Shaw subit la « vengeance de Montezuma » un terme familier qui désigne les épisodes de diarrhées des voyageurs au Mexique. La lecture de nombreux articles de presse sur une vision apocalyptique du monde prévu en 2012 selon le calendrier maya et sur les diverses drogues indigènes ont nourri l’imaginaire de Jim Shaw alors qu’il patientait à l’aéroport avant d’être lui-même frappé par la vengeance de Montezuma.
En 2010, l’exposition Left Behind dans la nef du Capc avait rassemblé 15 œuvres monumentales qui faisaient écho à une série de romans de fictions millénaristes chrétiens ultraconservateurs. Left Behind désignait aussi les ouvriers américains, « laissés pour compte » de la mondialisation qui pour beaucoup ont trouvé du réconfort dans l’évangélisme.
Cette œuvre majeure de la collection du Capc a été acquise par les Amis du Capc.
Les œuvres exposées
Montezuma’s Revenge, 2007
Acrylique sur toile enduite, 520 x 1140 cm, Inv : 2012-06
Collection CAPC musée d’art contemporain de Bordeaux.
Don des Amis du CAPC
24 hour sunset
24 hour sunset, une installation immersive du film imaginée en collaboration avec l’artiste Douglas Gordon. 24 minutes d’images inédites du film éditées pour l’occasion et mises en musique par Charles Derenne. Auteur de son titre, Douglas Gordon a créé une œuvre originale : 24 hour sunset, un néon qui rappelle ceux qui empêchent la ville de dormir la nuit. Cette œuvre nous montre le temps qui passe, ou plus précisément la distorsion et la compression du temps. Dans le grand jeu de la conscience et de la réalité, Gordon s’intéresse à comment la perception se construit et comment elle s’effondre. D’autant plus quand cette très fragile perception permet à quelque chose de nouveau et de différent d’apparaître. Un jeu de lumières et de perceptions qui reflète sir la toile toute l’ambition du film.
Talk présente 24 hour sunset, a portrait of Los Angeles, réalisé par Charles Derenne et Edouard de Luze, KENNETHANGER - LOUISEBONNET - RAYMONDPETTIBON - ARIANAPAPADEMETROPOULOS
HENRYTAYLOR - JILLMULLEADY - PAULMCCARTHY - PAZLENCHANTIN - JOEDALLESANDRO
SIGNEPIERCE - UMARRASHID - JEFFREYDEITCH - PETERSHIRE – MRWASH
Un film Canal+ produit par Paul Samazeuilh et Edouard de Luze, co-produit par Charles Derenne. Producteur associé : Douglas Gordon.