A l'heure où art et écoresponsabilité magnétisent des enjeux toujours plus croissants, les musées de Bordeaux et le FRAC Nouvelle-Aquitaine Méca, partenaires du BAD+, ont mis en place différentes démarches pour réduire leur empreinte carbone.
Gestes éco-responsables et optimisation énergétique
Partant du principe que dans ce domaine, chacun peut se mobiliser à titre individuel, le FRAC Nouvelle-Aquitaine Méca a établi en interne et de manière collégiale 16 gestes éco-responsables au travail. Ces idées simples gagnent également l'équipe du CAPC musée d'art contemporain qui a banni le recours à des objets promotionnels en matière plastique et ambitionne une suppression totale du plastique à usage unique. Cette perspective s'accompagne d'investissements plus importants qui ciblent les améliorations thermique et énergétique.
Les sources lumineuses de la nef du musée ont ainsi été remplacées par un équipement LED, moins gourmand en énergie, et le système de chauffage de l'Entrepôt Lainé est en cours de transformation. Cette optimisation est aussi au cœur du projet de rénovation du musée des Arts Décoratifs et du Design, autre partenaire du salon, qui se déploie autour d'un hôtel particulier et d’une ancienne prison. Dans le cadre des travaux qui débuteront l'année prochaine, le MADD Bordeaux est entré en contact avec Alexie Sommer et Ella Doran du collectif Urge. Lequel a réalisé un audit pour le Design Museum de Londres, qui lui a permis de réduire efficacement ses émissions de gaz à effet de serre.
Art et écoresponsabilité : réemploi, recyclage et circuits courts
En matière de consommation durable, les circuits courts et le réemploi apportent d'autres solutions. Que ce soit au CAPC, au FRAC, au MADD ou au musée des Beaux-arts, les mobiliers, les matériaux de constructions, les cimaises, les caisses de transport, les décors et les éléments de scénographie propres à chaque exposition temporaire sont réemployés d'une exposition à l'autre dans la mesure du possible. Ce qui ne peut l'être, fait l'objet de propositions de dons à des écoles ou des associations du territoire.
Dans le prolongement de cette dynamique, le CAPC privilégie des partenariats avec des entreprises éthiquement responsables et locales. Et le MADD a fait le choix de prolonger la durée de ses grandes expositions (de 3 à 6 mois) permettant ainsi d'amortir l'une des principales sources d’émission de carbone des musées.
Rôle de sensibilisation et de lieu ressource
Les réflexions environnementales conquièrent aussi les projets scientifiques et culturels des institutions culturelles partenaires du salon. Au MADD, l'enjeu climatique innerve plusieurs expositions (de « Playground, le design des sneakers » à « Paysans designers, l’agriculture mouvement ») comme plusieurs acquisitions récentes. En témoigne l'unité sanitaire du designer Jerszy Seymour, semblable à une salle de bain durable entièrement autonome qui sera présentée pour la première fois à BAD+ au Hangar 14.
Au FRAC, ce tropisme s'accomplit notamment dans le soutien à des artistes engagés dans ces réflexions avec cette année une résidence croisée qui réunit l'écrivain Geoffroy Lachassaigne et les plasticiens Sarah Trouche et Morvarid K. Toutes ces initiatives démontrent qu’art et écoresponsabilité peuvent être synonymes. D'autres actions devraient voir le jour dans le cadre du plan d'action lancé par la municipalité.