Fermer

BAD+, un salon international d’art contemporain

Venues de France, de Belgique, du Royaume-Uni, d'Espagne, du Maroc, d'Allemagne, de Russie, de Chine, d'Israël, des Pays-Bas et du Luxembourg, les galeries invitées à BAD+ sont à l'image de notre monde.

Un monde globalisé aux frontières poreuses où les artistes contemporains évoluent d'un continent à l'autre et se nourrissent d'imaginaires variés.

Cela signifie-t-il pour autant que la planète art actuelle serait réductible à cette perméabilité ? Qu'en d'autres termes, il n'y aurait plus de création spécifique à un territoire, une Histoire, une géographie, une culture ? Rien n'est moins sûr. Résolument plurielles, ces dimensions conquièrent la foire internationale d’art contemporain avec des œuvres témoignant de cette formidable vitalité. Tour d'horizon non exhaustif en trois escales.

L'art chinois contemporain : entre tradition et modernité

Emeric Chantier - Vase #10, 2019

Jeune et énergique, la scène artistique chinoise prend véritablement son essor à la fin des années 70 avec le dernier acte de la révolution culturelle et la mort de Mao. Désormais libérés des dogmes de la propagande, les plasticiens d'aujourd'hui se démarquent par leur engagement, leurs influences croisées et le regard nouveau qu'ils portent sur leur terre natale. Portées par cette dynamique, nombre de galeries mettent en lumière cette effervescence.

Parmi elles, A2Z Art Gallery avec à sa tête deux fondateurs d'origine chinoise ou encore HdM Gallery. Leader dans le domaine, cette galerie a ouvert son premier espace à Pékin en 2009, et fort de son succès un deuxième à Hangzhou en 2013. Également présent à la foire internationale d’art contemporain : Dumonteil Contemporary qui expose à Bordeaux Wang Keping, figure de proue de l’art contemporain chinois, en raison notamment du rôle majeur qu’il a joué dans l’avant-garde artistique chinoise ainsi que Weng Jijun. Lequel renouvelle un art chinois traditionnel et millénaire : la laque.

Le métissage créatif africain s’invite à la foire internationale d’art contemporain

Tina Merandon - Anima #1, 2014

Depuis l'exposition emblématique de 1989, « Les Magiciens de la Terre » qui intégrait pour la première fois l’art africain à la création mondiale, l'art contemporain africain n'a eu de cesse de monter en puissance. Ce succès retentissant s'escorte d'une diversité incroyable... A l'image de ce continent composé de 54 pays, peuplé de 700 millions d'habitants et traversé par plus de 800 langues.

Ce vaste territoire, André Magnin le sillonne depuis plusieurs décennies. Commissaire-adjoint de l'événement fondateur cité plus haut, ce pionnier a ouvert en 2009 à Paris, un espace dédié à l’art moderne et contemporain africain : la galerie Magnin-A. Que l'on retrouve ici en compagnie notamment d’œuvres signées Omar Victor Diop, portraitiste sénégalais qu'on ne présente plus. Leur emboîtent le pas : la Galerie 127 qui défend de jeunes artistes marocains (Hicham Gardaf, Mo Baala, Mouna Saboni) ou encore Afikaris, qui se donne pour mission de promouvoir les artistes d’Afrique et de sa diaspora. Toutes se donnent ainsi rendez-vous à la foire internationale d’art contemporain de Bordeaux.

L'Art russe contemporain : résolument engagé et spirituel

Nikita Alexeev - Huile de Lavande, Miel de Colza, 2015

Malevitch, Kandinsky, Rodtchenko, Chagall, Tatline... l'histoire de l'art moderne du début 20ème siècle doit beaucoup aux artistes russes. Aujourd'hui méconnue, la scène artistique contemporaine de ce pays se découvre à la foire internationale d’art contemporain BAD+. En compagnie de quatre galeries fondées à Saint-Pétersbourg et Moscou (galerie Iragui, MYTH Gallery, galerie Lazy Mike et galerie Kultproekt).

A travers elles, se déploient des esthétiques polyphoniques qui évoquent dimension spirituelle (avec les photographies d'Anna Hayat et Slava Pirsky), symbolique et abstraite (avec les peintures de Evgenyi Zaremba), dystopique (Maxim Trulov et Ksyusha Lastochka). Ailleurs, elles se nourrissent de sens et de non-sens (« Paysages en trois langues » de Nikita Alexeev) ou pensent la catastrophe (Liza Bobkova).