Dîner de Gala

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Le rôle de l'art contemporain, regard sur notre temps

Dans une période marquée par les bouleversements, les mutations et les crises (écologiques, géopolitiques, économiques, sociales), les repères les plus rudimentaires sont perturbés. Dans son souci de dialoguer avec son époque qu’elle reflète, dissèque, questionne et reformule, une large part de la création contemporaine s'empare de ces problématiques. Ce faisant, le rôle de l’art contemporain s’exprime par de précieux outils de réflexion.

Le BAD+ donne l’occasion à une pléiade d’artistes d’exposer leur regard sur le monde.

Regards sur l'environnement : une nature kaléidoscopique

À l'évidence, l'écologie compte au nombre des enjeux majeurs de notre siècle.

Cette préoccupation innerve, sous différentes formes, nombre de travaux d'artistes défendus par les galeries invitées.

Au Hangar 14, les catastrophes climatiques (Muriel Rodolosse) croisent les problématiques de l'eau (Ana Silva), les destructions silencieuses (Olivier Kosta-Théfaine) et les projections ambivalentes (Manuel Ocampo, Yann Lacroix, Emeric Chantier). Si la thématique climatique étoffe une iconographie sombre, elle cultive aussi d'inépuisables sources d'émerveillement comme chez Marie Denis, Vincent Bioulès ou Tatyana Yang.

Et génère aussi d'heureux renversements à l'instar de Jeff Divine ou de Shiori Eda. Cette peintre, native de Tokyo, bringuebale dans ses toiles des figures humaines rendues minuscules et vulnérables qui tentent de trouver leur place dans un monde grandiose et terrifiant. En somme, un territoire où la nature règne en toute puissance.

Le rôle de l’art contemporain sur la société : identité et altérité

Face aux paniques identitaires et aux tempêtes réactionnaires, il est toujours bon de rappeler cette pensée de Jean-Paul Sartre : « L'autre est indispensable à mon existence, aussi bien d'ailleurs qu'à la connaissance que j'ai de moi. ».

Sur le salon du BAD+ et en compagnie de Tomasz Machciński, cette relation à autrui prend des dimensions vertigineuses dans une œuvre riche de plus de 22 000 autoportraits dans lesquels l'artiste autodidacte revêt autant d'identités fictives et de physionomies différentes.

Autre part, les regards portés sur l'humanité sont traversés par la mélancolie (Charles Hascoët, Tess Dumon et Julie Geffré), par le surréalisme (David Brian Smith) ou par une certaine euphorie avec les années yéyé immortalisées par Sory Sanlé. Ils rencontrent aussi les communautés rurales africaines (Lindokuhle Khumalo) ou interrogent le conformisme social. En témoignent Jürg Kreienbühl qui passa plus de vingt ans à peindre les marginaux de la banlieue parisienne ou Zhang Shujian et ses portraits qui figurent des concitoyens de l’Empire du Milieu hors des standards établis par les normes esthétiques.

Prisme politique : regards engagés ou désabusés

Ailleurs, ces miroirs tendus sur notre monde accompagnent plus loin le rôle de l’art et engagent des gestes militants.

Lesquels embrassent la mémoire collective (Justin Ebanda), l'exploitation des hommes et des femmes (Jean David Nkot), l’histoire des dominations (Dalila Dalléas Bouzar) ou l'héritage postcolonial avec l’œuvre mutante de Yonamine, né à Luanda en Angola en 1975 (année où cette ancienne colonie portugaise obtient son indépendance).

Les désillusions contemporaines occupent Yakov Khomich ou Liza Bobkova qui nous invitent au spectacle de l'effondrement des démocraties dans une trame graphique répétitive. Elles se teintent enfin de carambolages ambivalents avec François Mangeol et deux de ses œuvres. L'une se déploie sur la façade du Hangar 14 (« ALLER SE FAIRE VOIR DE PLUS PRÈS »). L'autre se compose d'un bataillon séduisant de miroirs de recul qui révèle un redoutable système de surveillance.